Tout comme les meilleurs joueurs de la planète, les arbitres se sont entraînés toute leur carrière pour être performants à la Coupe du Monde au Qatar. Au fil des échéances sportives, ils ont répété de multiples exercices afin de développer leur endurance, leur explosivité et leur agilité mais aussi engranger une force mentale suffisante pour supporter la pression liée à l’enjeu.

C’est un constat logique : il n’est pas simple d’être un arbitre de football d’élite. Mais que faut-il alors subir pour arriver à cet élitisme mondial dans le rôle d’arbitre ?

  • La nécessité d’être prêt physiquement et mentalement

Alors que l’attention des fans et des téléspectateurs s’est concentrée sur les prouesses athlétiques des joueurs lors de la Coupe du monde masculine de la FIFA au Qatar, les « hommes et femmes en noir » doivent également faire preuve d’un niveau de condition physique de classe mondiale.

Les arbitres internationaux parcourent généralement une distance de 10 à 13 kilomètres lors d’un match de 90 minutes, selon Werner HELSEN, scientifique du sport à l’Union des associations européennes de football (UEFA).

Exercer le rôle d’arbitre nécessite du sprint, de l’endurance et une capacité à changer de direction rapidement, ainsi que des compétences émotionnelles pour gérer le tempérament des joueurs et le stress de l’arbitrage. Les arbitres doivent suivre certains des athlètes les plus rapides du monde pendant plus de 90 minutes, tout en appliquant les règles du jeu avec rigueur et justesse.

Suivre le rythme des joueurs internationaux et professionnels est une chose et s’avère être extrêmement exigeant pour le corps. C’est pourquoi, les arbitres du mondial s’entraînent quotidiennement pour être au même rythme que les joueurs.

  • Valider des tests physiques colossaux

Pour devenir arbitre de la FIFA, un arbitre doit tout d’abord exercer dans la meilleure ligue de son pays pendant au moins deux saisons consécutives

La seconde condition pour être sélectionnable est de réussir des tests de condition physique approuvés par la FIFA qui évaluent la vitesse de sprint et la forme aérobie.

« La forme physique est votre passeport », a déclaré Daniele ORSATO, arbitre international italien de renom. « Si vous n’êtes pas en bonne condition physique, vous n’avancerez pas et vous ne réussirez pas le test, et les tests sont devenus de plus en plus difficiles ces dernières années. »

Ce test physique est très exigeant puisqu’il se constitue de six sprints de 40 mètres avec pas plus de 60 secondes de récupération entre chaque répétition. Chaque sprint doit être terminé en moins de six secondes pour les arbitres masculins et en 6,4 secondes pour les arbitres féminines.

 La deuxième épreuve est un test d’intervalle épuisant, répété 40 fois sans s’arrêter, qui consiste en des courses de 75 mètres (15 secondes ou moins pour les hommes ; 17 secondes pour les femmes) suivies d’une marche rapide de 25 mètres (18 secondes ou moins pour les hommes ; 20 secondes pour femmes) – ce qui équivaut à 4 000 mètres ou 10 tours d’une piste de 400 mètres.

Enfin, les tests physiques s’achèvent avec un test de changement de direction connu sous le nom de 7-7-7. Cet ultime test nécessite de sprinter sept mètres, puis de tourner à 90 degrés vers la gauche et de sprinter encore sept mètres, puis de tourner à 90 degrés vers la droite et sprinter encore sept mètres. L’exercice doit être fait deux fois et les arbitres doivent le faire en 4,9 secondes ou plus à chaque fois.

 

  • S’entraîner à des exercices de réaction mentale

Comprendre le style de jeu d’une équipe et d’un joueur peut faciliter le travail d’un arbitre. Tous les bons arbitres tiennent à jour un carnet sur les tendances des joueurs. Les arbitres professionnels doivent anticiper où sera le ballon et se positionner en conséquence.

Plusieurs arbitres internationaux ont révélé avoir consacré beaucoup d’efforts à regarder des séquences de matchs et à essayer de comprendre ce que les équipes vont faire afin de pouvoir anticiper où être avant de devoir y être.

Être à un ou deux mètres du meilleur angle pour voir le jeu peut faire la différence pour appréhender au mieux les situations.

C’est donc inévitable : seul le travail récurrent et une forte exigence permettent à ces hommes et ces femmes d’atteindre le niveau auquel ils sont aujourd’hui. Tous comme les joueurs, les arbitres doivent sans cesse travailler, autant physiquement que mentalement, pour être en adéquation avec le football et ses prérequis. Chaque arbitre, quel que soit son niveau, doit perpétuellement chercher à se renouveler et engranger de nouvelles capacités pour atteindre l’excellence.